24/02/2012

Marche-en-Famenne - église jésuite

Ancienne église et aile contemporaine
Au cœur de Marche-en-Famenne, l’ancienne église jésuite du XVIIIe siècle a été, avec finesse et habileté, reconvertie en un hôtel 4 étoiles.

A l’église originelle, a été ajoutée une vaste aile contemporaine. Aujourd’hui, outre le lieu de restauration réputé, l’hôtel comporte 75 chambres, 8 salles de séminaires ainsi qu’un espace dédié au bien-être : spa, sauna, hamman, balnéo, piscine de relaxation, massages, soins du corps et du visage.

Cet hôtel bénéficie d’un cadre d’exception puisque l’ensemble du Vieux Marche a été rénové, que ce bâtiment jouxte des espaces publics ouverts de qualité lui permettant, par beau temps, de jouir d’une spacieuse terrasse et que, dans son environnement, la circulation automobile locale est limitée.

16/02/2012

Rénovation urbaine : maladresse ou provocation?

Début de la semaine dernière, certains Thudiniens ont reçu un avis émanant des autorités communales et annonçant le lancement d’une opération de rénovation urbaine. Nous ne pouvons que nous réjouir de la prise de consciente de l’urgence à agir pour enrayer le déclin de la Ville-Haute, qui n’a que trop duré.

A terme, cet espace devrait recevoir de généreux subsides pour la rénovation et la création de logements, l’aménagement d’espaces publics, l’encouragement au développement d’activités économiques dont les commerces…

En revanche, le Collectif citoyen ne peut que déplorer avec la plus grande vigueur la présence, dans cette lettre, d’une phrase tout-à-fait inopportune : «Faut-il raser la Chapelle des Sœurs grises ?».

Les autorités communales seraient-elles en train de renier les engagements pris dans leur courrier-type daté du 21 septembre 2011, à savoir : «Nous [le Collège communal] tenons à vous affirmer que la volonté du Collège est bien de maintenir cet édifice repère dans la structure urbaine de la Ville Haute».

Maladresse ? Provocation ? Manipulation ? Manifestement, cette question choque. Nombre d’entre vous nous a déjà contactés. Une seule réaction aidera le mouvement : répondre au questionnaire en plaidant pour la rénovation de la chapelle par les pouvoirs publics en un espace multifonctionnel apte à accueillir le musée sur l’Histoire de la Thudinie, une salle d’exposition voire un lieu de rencontre pour les riverains et les associations.

Vous trouverez le questionnaire en cliquant sur ce lien.

N’hésitez pas à diffuser l’information!

Au nom du patrimoine thudinien, nous vous en remercions d’avance.

10/02/2012

Jean-Baptiste Chermanne, architecte thudinien

Les plans de la chapelle des Sœurs grises sont généralement attribués à Jean-Baptiste Chermanne. Qui est cet architecte?

Le 112e numéro de Sambre et Heure, publication trimestrielle du Centre d’Histoire et d’Art de la Thudinie (C.H.A.T.) répond brillamment à cette question.

Nous nous permettons de reproduire in extenso l’article qui lui est consacré.

La Thudinie vous passionne, son histoire vous intrigue, ses personnages célèbres ou non vous intéressent… Alors, nous vous invitons à devenir membre du C.H.A.T.

En versant 20€ sur le compte de cette association (IBAN – BE10.0682.0277.6204 & BIC – GKCCBEBB), vous recevrez les quatre numéros annuels de la revue Sambre et Heure.

Jean-Baptiste Chermanne
(Hanzinelle, 1704 – Thuin, 1770)

Architecte de la Chapelle des Sœurs grises

"Les amateurs de vieilles pierres qui observent attentivement le beffroi de Thuin aperçoivent, sur la face ouest de la tour de l’ancienne collégiale de Saint-Théodard, une inscription lapidaire qui forme un chronogramme:

reaeDIfICor I baptIsto CherMane soLertIa

En décryptant ce message gravé, on lit: J’ai été réédifié avec habileté par Jean-Baptiste Charmane et on apprend une date: 1755.

Léonce Deltenre écrit à ce sujet dans son ouvrage Les monuments religieux de Thuin et leur mobilier: Nous croyons, en toute bonne foi, que solertia n’est pas l’expression d’une fatuité d’artiste. Le chanoine ou l’édile lettré auteur du chronogramme, voulut reconnaître le réel savoir-faire de l’architecte. La position de cette pierre épigraphique, ajoute Léonce Deltenre, a fait attribuer à Chermanne la réédification de la tour de la Collégiale. C’est à tort. Chermanne, lors de la restauration de 1755, n’a pas touché au gros œuvre, maçonnerie et charpente, de la tour… La pierre fut mise là, après coup. Il n’empêche que le nom de Chermanne, ainsi gravé dans la pierre, est passé à la postérité. Qui était donc ce personnage bâtisseur que le granit mentionne Chermane et que le regretté archiviste écrit Chermanne, à la manière d’un acte notarié de 1771?

Il y a bien peu de temps qu’on s’intéresse à lui. Pourtant, ce fut en son temps un architecte de renom. Des études récentes en ont montré l’importance, notamment celles de Ferdinand Courtoy (Ville de Namur. La cathédrale Saint-Aubain, 1943), J. Courtoy (L’architecture civile dans le Namurois aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1936), Simon Brigode, Léonce Deltenre (op. cit.) et Guy Lemeunier (L’art baroque et classique en Wallonie, 1971). Dans les notices biographiques complétant son ouvrage publié par l’Institut Jules Destrée, ce dernier historien établit comme suit le médaillon de Chermanne : Chermanne (ou Charlemagne) Jean-Baptiste (Hanzinelle 1704 – Thuin 1770), architecte et entrepreneur de l’Entre-Sambre-et-Meuse : hôtel de Groesbeeck à Namur (1750-1752), château de Franc-Waret (1749-1755). Dirige les travaux de Saint-Aubain de Namur, d’après les plans de Pisoni, ou Pizzoni (1751-1760).

Ces quelques renseignements montrent bien le talent de Jean-Baptiste Chermanne. Ils indiquent aussi que cet architecte mourut à Thuin. Léonce Deltenre (op. cit. p. 112-113) a établi une biographie thudinienne complète de Chermanne. La voici : Jean-Baptiste Chermanne habitait dans l’enceinte de Thuin, en face du Marché, près de la Collégiale. Ancien paroissien d’Hanzinelle, il s’était bien incorporé à la cité de Thuin. Avec la permission canonique de son curé d’Hanzinelle, il épousa à Thuin, le 5 février 1736, Jeanne Fagot, une paroissienne de Thuin appartenant à une bonne famille bourgeoise. L’union fut largement bénie. Jeanne Fagot lui donna neuf enfants, baptisés de 1736 à 1754, et mourut à Thuin, le 27 juillet 1758, comblée de mérites et rompue de fatigues.

Jean-Baptiste Chermanne entra dans le stil des drapiers de Thuin en 1736, sans doute par les Fagot qui en faisaient partie. Reçu maître dans le stil, il paya 60 florins, comme étranger et pour dispense d’apprentissage. Pour jouir de la plénitude des droits civils urbains, il fallait appartenir à l’un des bons métiers. Devenu bourgeois de Thuin, il figure, pour la nomination de Magistrat, en 1748, dans la sixième chambre de votes, dite de Saint-Hubert, en qualité de marchand drapier. Il eut l’honneur d’être élu bourgmestre-régent de Thuin pour les années 1753, 1760 et 1764.

Chermanne fut reçu confrère du Saint-Sacrement en 1751. Cette institution paroissiale de Thuin, d’allure aristocratique, ne comporte que 13 membres en vertu de sa constitution de 1529. Le registre de la Compagnie, au jour de son élection, le qualifie d’architecte expert, employant le qualificatif dans son vieux sens, expérimenté, éprouvé.

Chermanne mourut à Thuin le 14 juin 1770. On vendit sa maison le 11 avril 1771 et ses meubles, à l’exception de ses papiers d’architecture, dans le courant de la même année, à la requête de ses héritiers, pour sortir d’indivision.

Outre les travaux cités par Guy Lemeunier, l’architecte Chermanne est encore l’auteur de l’église de Laneffe (1740), de l’église d’Aublain (1755), du château de Croy à Namur, des transformations apportées de 1755 à 1756 à la collégiale Saint-Gangulphe à Florennes, etc.

Léonce Deltenre lui attribue aussi les transformations de la collégiale Saint-Théodard, de Thuin (édifice aujourd’hui disparu) et les plans de l’église du couvent des Sœurs grises, de Thuin (Grand-rue). Comme on le voit, cet architecte thudinien est à placer sur le même plan que de grands bâtisseurs mieux connus.

Roger Foulon

Source : Feuillet Biographique de la Thudinie, 1974, 2e année, n°16
réédité dans Sambre et Heure, 2011, n°112, pp. 3-6

02/02/2012

Humour belge...

Avec son sens de l'humour bien aiguisé, Mathieu Lalot nous livre une troisième oeuvre dont le thème est la sauvegarde de la chapelle des Soeurs grises.

En effet, il adapte avec pertinence un différend communautaire au contexte thudinien.

Garde aux crampes des zygomatiques!