15/12/2013

Maastricht - monastère des Croisiers

A Maastricht, le prestigieux Kruisherenhotel est abrité par les anciens monastère et église de l’Ordre de la Sainte-Croix (ou Croisiers) qui datent du XVe siècle.

Avant d’être transformés en hôtel, ces bâtiments connurent divers usages: dépôt de munition durant la Révolution française, centre de recherche agricole puis église paroissiale au XXe siècle…

Fin de l’année 2000, Camille Oostwegel décide de donner une nouvelle vie à ce complexe remarquable.


En 2005, un hôtel luxueux de 60 chambres, au design moderne mais respectueux du passé, voyait le jour.

L’église fut transformée en un espace public doté de trois salons, d’une réception, d’une bibliothèque, de trois petites salles de réunion et d’un bar à vins.

D'après Collectif, 2007, Eglises reconverties, pp. 16-23 et site ChâteauHotels


29/10/2013

Plan Marshall 2.vert

Malgré les bonnes nouvelles de juin dernier quant au devenir de la chapelle, tous les nuages n'étaient
pas dissipés puisque le financement devant permettre la rénovation de l'enveloppe extérieure de la chapelle stipule que les dépenses doivent être réalisées avant septembre 2014.
 
Le Gouvernement wallon, conscient de la difficulté de consommer les budgets du plan Marshall 2.vert dans les délais impartis, a décidé de reporter à 2015 l'échéance fatidique.
 
Dorénavant, les autorités communales disposent d'une année supplémentaire pour mener à bien le projet.
 
La nouvelle est excellente mais ne doit pas conduire les acteurs à se reposer sur leurs acquis...

08/09/2013

Don de Filomena Carriero

En octobre 2011, nous vous annoncions que l'artiste Filomena Carriero, en guise de soutien, avait peint une œuvre à la gloire de la chapelle Sainte-Elisabeth dite "des Sœurs grises".
 
 
 
Désirant s'engager plus avant, ce peintre a décidé d'offrir ce tableau au Collectif citoyen.
 
Qu'elle trouve, dans ces quelques mots, l'expression de notre sincère gratitude.

04/08/2013

Le C.H.A.T. réagit face au déclassement

 
 
Dans le cadre de l'enquête publique relative au potentiel déclassement de la chapelle, le C.H.A.T. n'est pas resté sans réaction. Ci-dessous, la reproduction de sa missive.



Mesdames et Messieurs les membres du Conseil communal,
 
Par la présente, le Centre d'histoire et d'art de la Thudinie et ses membres se réjouissent de la décision prise lors du dernier Conseil communal de modifier le cahier des charges concernant la Chapelle des Sœurs grises en prévoyant à présent une rénovation de ce patrimoine exceptionnel de notre Ville, même si, une nouvelle fois, notre projet d'espace muséal semble avoir été mis de côté. Vous nous permettrez de rapidement le déplorer ici.
 
Il y a quelques semaines, le C.H.A.T. s'était déjà positionné auprès de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles pour un déclassement de l'intérieur, par trop dégradé, du bâtiment et un non déclassement de l'extérieur. Notre association est prête à revoir cette dernière position à la condition sine qua non que la valeur patrimoniale de l'ensemble n'en pâtisse pas.
 
Nous prenons également la liberté de vous rappeler que le temps presse: le subside SAR décroché auprès de la Région wallonne arrive à échéance en septembre 2014. Nous vous invitons donc à l'utiliser le plus rapidement possible afin d'éviter aux Thudiniens les affres d'une nouvelle saga autour de la Chapelle.
 
Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil communal, l'expression de nos sentiments respectueux.
 
Le C.H.A.T.

17/07/2013

Enquête visant le déclassement

 
Le 25 juin 2013, prenait fin l'enquête publique relative à la procédure de déclassement de la chapelle des Sœurs grises. Pour rappel, c'est le 5 avril 1972 que cet édifice est devenu un monument classé. Ci-dessous, vous pourrez lire les observations du Collectif citoyen.
 
 
Mesdames et Messieurs les Membres du Collège communal,

Concerne: Enquête publique – procédure de déclassement éventuel de l’ancienne chapelle des Sœurs grises (Thuin)

Depuis août 2011, le Collectif citoyen prône, avec force, constance et détermination, la sauvegarde, la rénovation et la réaffectation de la chapelle des Sœurs grises à Thuin.
 
C’est avec grande satisfaction que nous avons appris que le Conseil communal du 11 juin dernier est revenu sur sa décision du 12 novembre 2012 en approuvant un cahier des charges qui, cette fois, prévoit le réaménagement de la chapelle et non plus sa démolition quasi-intégrale.
 
En outre, nous connaissons l’intention appuyée de l’Institut Notre-Dame pour terminer la réhabilitation intérieure de l’édifice pour ensuite s’y étendre à la condition que l’enveloppe extérieure soit rénovée grâce aux subsides SAR.
 
Ce bijou patrimonial semblant dorénavant échapper au désir des autorités locales de le mettre à terre, la question du déclassement devient secondaire puisque l’objectif toujours défendu par le Collectif citoyen est sa rénovation ce qui paraît être l’option actuellement sur la table.
 
Dès lors, si la réaffectation à la fonction scolaire exige le déclassement, le Collectif ne s’y oppose pas à condition que les interventions sur l’enveloppe du bâtiment respectent la haute valeur patrimoniale de l’édifice.
 
Néanmoins, nous attirons votre attention sur le fait que la durée moyenne d’une procédure de déclassement est incompatible avec les exigences d’un financement issu du Plan Marshall 2.vert; à moins que les instances régionales accordent un traitement de faveur au cas qui nous préoccupe considérant les impératifs temporels de ce plan stratégique.
 
En espérant que ces quelques réflexions vous éclaireront, au mieux, pour que vous puissiez prendre des décisions judicieuses pour pérenniser la chapelle des Sœurs grises, nous vous prions de recevoir, Mesdames et Messieurs les Membres du Collège communal, nos salutations distinguées.

Le Collectif citoyen

 

16/06/2013

Echos de la presse (10/12)

L'annonce du volte-face des autorités communales a généré quelques réactions dans les médias qui soulignent le changement de position de la majorité communale: de la démolition à la réhabilitation.

Le 12 juin, le journal parlé de BelRTL y dédiait une capsule. A écouter à partir de 2:23.

Le même jour, La Nouvelle Gazette publiait: "En novembre dernier, le conseil communal avait décidé de démolir la Chapelle des Sœurs grises [...] Pourtant, hier, le conseil communal est revenu sur cette décision inacceptable pour beaucoup de Thudiniens qui restent très attaché à cette chapelle."

La veille, L'Avenir y dédiait aussi un article.
La chapelle des Sœurs grises au cœur d'une véritable saga...

11/06/2013

Virage à 180°

Décidément, le dossier de la chapelle des Sœurs grises ne manque pas de rebondissements! Si c’était une série TV, nul doute qu’elle battrait des records d’audience tant les retournements de situation sont fréquents.
Résumé succinct des épisodes précédents:
  • Août 2011, le Bourgmestre f.f. annonce sa démolition (partielle).
  • Août 2011, le Collectif citoyen proteste énergiquement.
  • Septembre 2011, la majorité communale dément la volonté de démolir.
  • Octobre 2012, élections communales.
  • Novembre 2012, les élus PS, MR, cdH et FDF décide de lancer la procédure de désignation d’un auteur de projet chargé de la destruction de la chapelle.
  • Avril 2013, aucun bureau d’étude n’estime nécessaire la démolition et tous préconisent la rénovation de l’enveloppe extérieure.
  • Juin 2013, le Conseil communal lance une nouvelle procédure pour choisir un auteur qui sera chargé de la réhabilitation.
Puisque l’expérience passée nous apprend que la chapelle n’est pas à l’abri d’un nouveau coup de théâtre, nous devons nous garder de crier victoire trop tôt. Néanmoins, nous pouvons nous réjouir que les élus locaux, en manque de soutiens dans leur projet destructeur, semblent avoir choisi de se ranger aux positions défendues depuis le début par le Collectif citoyen pour la sauvegarde de la chapelle.
En effet, dès le 30 août 2011, tous les éléments pour conserver ce patrimoine ainsi que sa possible réaffectation au bénéfice de l’Institut Notre-Dame étaient déjà sur la table. Il a donc fallu près de 20 longs mois avant que ces solides arguments ne produisent leurs effets salvateurs!
Cette bonne nouvelle ne doit pas masquer une autre menace: le million d’euros accordé par le Ministre Philippe Henry doit être dépensé d’ici septembre 2014.
Or, les incompréhensibles tergiversations et les actions contradictoires des élus de la majorité ont lourdement hypothéqué les chances de rénover la chapelle dans les délais impartis… car, entre l’achèvement des procédures administratives et la durée du chantier, le temps donné sera très (trop?) vite écoulé.
Affaire à suivre...

02/06/2013

Notre chapelle nous écrit... (3/3)

[...] Ces années de tergiversations infructueuses et de défaut d’entretien ont multiplié les coûts d’une rénovation à l’identique par 6 ou 7. Les estimations sont passées de 500 000 à 3.000.000 - 3.500.000 €. C’est un non-renouvellement de bâche de couverture qui a fini par coûter cher.
 
Parallèlement, le Ministre de l’Aménagement du territoire décide d’octroyer 1.070.000 € pour mon réaménagement, soit la solution déjà préconisée par quelques-uns des années auparavant. Grâce à cette manne providentielle et aux promesses électorales de certains, j’avais repris confiance.
 
Hélas, les résultats des élections à peine connus, les masques tombaient. En novembre dernier, une majorité de conseillers communaux décide d’une étude qui doit uniquement se pencher sur ma démolition, en employant ce million d’euros.
 
Je m’insurge contre ce procédé bien connu des entrepreneurs véreux qui consiste à provoquer le pourrissement d’un bâtiment pour, ensuite, plaider sa démolition. Qu’un acteur privé emploie une telle astuce est malsain, mais que le pouvoir public y recourt est totalement inacceptable, pestilentiel et moralement contestable.
 
Moi, je veux vivre. La vie est loin de m’avoir quittée même si une sérieuse remise en forme est nécessaire. Je refuse que l’on m’euthanasie.
 
Alors, continuez de lutter! Continuez à vous indigner! Vous avez déjà réussi tant de choses que les pessimistes pensaient impossible. Ne m’abandonnez pas!

Votre Chapelle des Sœurs grises

Lire la partie 1
Lire la partie 2

 

22/05/2013

Notre chapelle nous écrit... (2/3)

[...] Enfin, je repris espoir lorsqu’à la suite d’un changement législatif introduit en 2006, l’un d’entre vous proposa d'utiliser les subsides visant la réhabilitation de bâtiments en friche pour me redonner une seconde jeunesse. Après un instant de silence, un officiel s’étonne que les experts de la Région wallonne n’aient jamais évoqué cette possibilité. Un élu enthousiaste propose qu’en cas de réussite, une statue soit érigée à celui qui a émis cette idée.
vous proposa dans une assemblée composée d’un quart d’élus communaux d’utiliser les
 
Et puis, rien ou, plutôt si. Le Conseil communal retient deux sites (le Notger et le Roxy) pour bénéficier de cette aide régionale. Une nouvelle fois, je me sens malaimée, rejetée, abandonnée… par cette indication claire du désintérêt des autorités à mon égard. Depuis toutes ces années, je n’ai jamais été l’une de leurs priorités…
 
A l’été 2011, agitation en Thudinie. L’eau et la végétation ayant produit leurs impitoyables effets, quelques pierres se détachent. Le Bourgmestre en place annonce négligemment ma démolition. Pendant les festivités de l’autre Saint-Roch, celle d’Ham-sur-Heure, des enfants de Thudinie s’en inquiètent auprès de Thudiniens, professionnellement actifs dans l’aménagement du territoire. Un mouvement dissonant voit le jour. Jamais, au grand jamais, depuis que j’ai échu dans le portefeuille communal, une telle activité n’avait été déployée, de manière désintéressée, pour me donner un nouveau souffle.
 
En deux temps, trois mouvements, le Collectif citoyen informe, communique, mobilise et réussit à fédérer une large coalition opposée à ma mise à mort. Mieux, il élabore un projet de réaffectation crédible financièrement et tend la main aux autorités communales en vue de mettre en commun leurs énergies. Celles-ci traînent les pieds, esquivent et retombent dans le travers d’essentiellement baser leur plan sur un miraculeux investisseur qui finit par faire faux bond comme le Collectif l’avait prédit. [...]

12/05/2013

Notre chapelle nous écrit... (1/3)

Voici le courrier lu lors du concert instrumental du 13 avril 2013.

Mes chers enfants,
 
Tout d’abord, je vous demanderai d’excuser mon absence. Pour des raisons évidentes de locomotion, je ne peux physiquement être des vôtres. Néanmoins, rassurez-vous, je garde un œil ému et une oreille attentive sur cette soirée prometteuse.
 
J’éprouve une joie indicible à constater que, malgré la discrétion due à mon encaquement, vous ne m’avez pas oubliée.
 
Depuis des siècles, j’ai été le témoin de la grande et de la petite Histoire de Thuin. Bien des générations d’élèves sont venues animer mes entrailles. Combien de batteries et de tirs m’ont donné le frisson lors des festivités de la Saint-Roch? Au XVIIIème siècle, deux incendies et la fureur révolutionnaire n’ont pas eu raison de moi. A chaque fois, je me suis relevée avec l’aide de mes chers enfants. Que dire de la première moitié du siècle dernier où, à deux reprises, les armées ennemies ont occupé notre ville? Rien de tout cela n’a signifié ma disparition.
 
Dès lors, vous comprendrez mon désarroi quand j’ai compris que le sectarisme de l’administration du patrimoine allait rendre improbable mon entretien routinier par mes propriétaires originels. Jusque dans les années 90, le coût de l’opération se chiffrait à 500 000 € seulement.
 
En 1997, face à cette impasse, en me rachetant, les autorités communales ont joué pleinement leur rôle de pouvoir public puisqu’elles se substituaient à un acteur privé dont l’action était paralysée par une autre autorité publique. Franz Kafka, si souvent étudié par mes voisins de collégiens, doit, de là-haut, forcément sourire.
 
Sauvée, je me pensais sauvée ! Toute guillerette, je me voyais déjà retrouver l’élégance d’antant et être requinquée pour les siècles à venir. Il est vrai que les débuts furent prometteurs. Dès 2000, on me flanquait d’un échafaudage en guise de béquille et une bâche comme couvre-chef. Cette solution devait être provisoire. C’est donc avec bonne volonté que je mis de côté ma coquetterie.
 
Afin de me donner une nouvelle affectation, l’un ou l’autre projet communal a bien germé: salle de danse, bibliothèque… mais ceux-ci sont tous tombés à l’eau.
 
Très vite, les élus locaux n’ont plus eu d’yeux que pour un salvateur investisseur privé faisant ainsi preuve d’une totale méconnaissance des mécanismes qui régissent le marché immobilier. En l’état, une simple règle de trois leur aurait appris que l’opération ne pouvait être rentable à moins que le potentiel investisseur ne se transforme en généreux mécène. Pire, renseignements étaient pris pour envisager de me raser en vue d’aménager des emplacements de stationnement. Curieuse façon de valoriser le patrimoine.
 
Pendant ce temps, à défaut d’un entretien régulier, en bon père de famille, la bâche usée ne me protégeait plus des infiltrations d’eau, des arbustes envahissaient les corniches, des familles entières de pigeons trouvaient refuge dans les combles… et les dégradations incessantes multipliaient le coût initial de la rénovation.
 
J’étais d’autant plus désespérée que mon triste sort ne générait que peu d’indignation hormis dans quelques cercles éclairés. [...]
 

21/04/2013

Echos de la presse (9/12)

Dans l'édition du vendredi 19 avril 2013, L'Avenir est revenu sur l'immense succès de foule rencontré par le concert de soutien à la sauvegarde de la chapelle des Soeurs grises. En savoir plus.
Par ailleurs, cet article est également revenu sur l'oeuvre de Jean-Louis Cuisenaire qui, à force d'opiniâtreté, a réussi à restaurer l'orgue de cette chapelle et à l'installer dans l'église du Christ-Roi des Waibes (Thuin). En savoir plus.

15/04/2013

Merci pour cette salle comble!

Ce samedi 13 avril, le concert organisé pour la sauvegarde de la chapelle des Sœurs grises s'est joué à guichet fermé! Ce sont un peu plus de 140 personnes provenant des quatre coins de Thudinie et au-delà qui sont venues témoigner de leur soutien.
 
P. Broisson et J.-L. Cuisenaire
Cette incroyable mobilisation a, une nouvelle fois, crédibilisé les thèses défendues par le Collectif citoyen:
  • ce bâtiment est un fleuron du patrimoine de Thuin;
  • l’intérêt pour celui-ci ne se confine pas à quelques passionnés;
  • l’opposition à sa disparition est puissante;
  • un financement privé et/ou citoyen complémentaire aux subsides publics est possible.
La chapelle et ses défenseurs vous remercient infiniment d’avoir fait de cette soirée une totale réussite. Notre sincère gratitude va également aux Soeurs grises présentes en nombre.

18/03/2013

Concert citoyen

Le Collectif citoyen pour la sauvegarde de la chapelle des Sœurs grises a l’immense privilège de vous inviter à son concert instrumental.


Le renommé Jean-Louis Cuisenaire vous régalera grâce au magnifique orgue de l’église des Waibes. Quant à Philippe Broisson, musicien aux multiples talents, il émerveillera vos oreilles à travers sa maîtrise de la flûte, de la cornemuse et du saxophone.
En solo ou en duo, ces artistes exceptionnellement réunis vous feront (re)découvrir quelques-uns des plus beaux morceaux de musique.
Envie de faire une découverte musicale, de marquer votre attachement au patrimoine thudinien ou de profiter d’une ambiance chaleureuse ? Alors, rejoignez-nous le samedi 13 avril 2013, dès 19h, à l’église des Waibes (rue Crombouly – Thuin).
Entrée : 5€/personne et gratuité pour les enfants de moins de 12 ans.
Réservation au 0496/50.86.03 ou sur patrimoinethuin@gmail.com
Evénement organisé avec la précieuse collaboration du Centre d’Histoire et d’Art de la Thudinie (C.H.A.T.).

03/03/2013

Interpellation de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (2/2)

La semaine dernière, nous vous livrions le premier passage d'une lettre destinée à la C.R.M.S.F. Cette semaine, nous publions la fin de cette missive.
 
"[...] La conservation du classement et la rénovation de la chapelle se justifient sur de nombreux plans:
  • historique: la reconstruction de la chapelle est l’œuvre de Jean-Baptiste Chermanne (1704-1770), l’un des rares architectes wallons connus antérieurs au XIXème siècle. Outre ses talents d’architecte, Jean-Baptiste Chermanne a également été un brillant homme public puisqu’à trois reprises, il a été bourgmestre de la ville de Thuin (1753, 1760 et 1764). Or, à Thuin, la chapelle est le seul bâtiment issu de sa création. 
  • artistique:
    • la chapelle des Sœurs grises est l’unique exemple d’architecture baroque à Thuin;
    • une des ailes du couvent n’est autre que la chapelle. Une atteinte à cette dernière amoindrira la valeur de cet ensemble.
    • la ville-haute de Thuin a été le siège d’un riche patrimoine religieux. Outre les refuges de plusieurs abbayes, une église et une collégiale, il existait également quelques couvents. Après les disparitions de la collégiale Sainte-Marie et Saint-Théodart et du couvent des Capucins, l’ancien couvent des Sœurs grises est le dernier grand ensemble architectural religieux intact dans la vieille ville de Thuin, à l’exception du collège des Oratoriens qui, détruit par l’incendie des années 80, a fait l’objet d’une reconstruction. Par conséquent, porter atteinte à la chapelle déforcera ce dernier vaste ensemble, témoin de l’intense activité religieuse thudinienne.
  • urbanistique:
    • ce bâtiment est inclus dans une zone protégée consacrée le 13 décembre 1976 et dans laquelle s’applique un règlement général sur les bâtisses. Ceci témoigne du caractère exceptionnel de cette portion du centre-ville, caractère auquel contribue la chapelle.
    • une large part du parcellaire urbain de la ville-haute a été héritée du Moyen-Âge. La démolition, suite au déclassement, de la chapelle est de nature à porter préjudice à la trame urbaine médiévale.
    • conscient de la décrépitude de cette partie de la ville, les autorités thudiniennes ont décidé d’actionner l’outil appelé « rénovation urbaine » qui vise à donner un nouveau souffle au territoire concerné. La régénération de la chapelle Sainte-Elisabeth entre parfaitement en résonnance avec l’opération de rénovation urbaine. 
  • touristique : depuis plus de deux décennies, le pouvoir communal s’est engagé dans une politique dynamique de développement du tourisme. L’absence de rénovation de ce bâtiment ayant appartenu aux Sœurs grises ou, pire, sa possible disparition à moyen terme entre en contradiction flagrante avec cette stratégie.
Nous espérons que ces quelques lignes seront de nature à éclairer vos réflexions. Ne pouvant résumer un aussi vaste dossier en quelques pages, nous restons à votre entière disposition pour vous fournir toute information complémentaire."

24/02/2013

Interpellation de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (1/2)

Ci-dessous, vous trouverez le premier extrait d'un courrier adressé aux membres de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles. Agréable lecture!
 
"Récemment, votre Instance a reçu une demande de déclassement concernant la chapelle Sainte-Elisabeth de Hongrie, dite « chapelle des Sœurs grises », sise à Thuin. En 1972, celle-ci avait été jugée digne de classement en raison de sa valeur artistique.
 
Dans ce cadre, il apparaît important de vous rappeler la forte mobilisation citoyenne pour la sauvegarde, la rénovation et la réaffectation de ce patrimoine remarquable de Thudinie. Pour ce faire, depuis l’été 2011, un Collectif a pris la tête de cette mobilisation afin de lancer des campagnes de sensibilisation et de communication autour de cet édifice. Il a également formulé de multiples pistes de financement (public, privé, citoyen…), suggéré plusieurs possibilités de réaffectation et organisé quelques manifestations sur le thème de la chapelle des Sœurs grises.
 
Les forces vives thudiniennes mobilisées se rallient au déclassement de l’intérieur de la chapelle. En effet, l’intransigeance de diverses instances wallonnes a, pour partie, empêché toute rénovation intérieure jusqu’à ce jour. Pire, cette volonté de préservation intégrale a paradoxalement conduit à une dégradation de plus en plus profonde aboutissant à l’anéantissement de ce qu’elle voulait protéger.
 
Si les joyaux artistiques constitués par le décor intérieur ne peuvent plus être sauvés, il en va tout autrement pour l’extérieur de la chapelle. Aucune étude fouillée confrontée à une contre-expertise détaillée et indépendante ne conclut à l’obligation de la démolition de ce bâtiment voire, au mieux, à la conservation de son fronton. Néanmoins, depuis une dizaine d’années, les autorités communales ne cessent, entre autres, de se renseigner sur les moyens envisageables pour raser ce bâtiment. Au début de cette réflexion, elles souhaitaient développer une aire de stationnement en lieu et place de ce monument de qualité. Seul le classement de l’édifice a fait échouer ce sinistre projet.
 
Se basant sur les documents, témoignages et études en notre possession, il nous semble plus pertinent de ne pas déclasser l’extérieur de la chapelle et d’utiliser les 1.070.000 € de la politique SAR pour la rénovation simple et sobre de l’enveloppe extérieure.
 
En effet, en vertu des caractéristiques singulières de l’extérieur de la chapelle, nous demandons que le classement de 1972 soit confirmé. [...]"

17/02/2013

Echos de la presse (8/12)

L'inauguration des nouveaux locaux de l'Académie de Musique de Thuin a été l'occasion pour le quotidien L'Avenir de faire le point sur la mobilisation citoyenne autour de la chapelle des Soeurs grises.
Le titre de l'article résume à lui seul la position du Collectif: "Les défenseurs de la chapelle n'abandonnent pas".
Gardez un oeil attentif sur le blog. Les prochaines actions y seront annoncées.
A suivre...

27/01/2013

Le courroux de Michel Conreur

Michel Conreur, soutien de la première heure, a pris sa plus belle plume pour communiquer à plusieurs éminences politiques son courroux.

"En tant qu'historien local, défenseur du patrimoine thudinien et auteur de nombreuses publications sur le prestigieux passé de la ville de Thuin, je me permets d’attirer votre attention sur les faits suivants qui me paraissent ahurissants.
 
La grand-rue de Thuin forme un ensemble architectural exceptionnel, allant du XVIe au XVIIIe siècle, qui a souvent été souligné par les plus grands spécialistes en la matière. Non seulement ce quartier de la vieille ville est mal entretenu à ce jour, mais l’administration communale a décidé d’abattre purement et simplement un de ses monuments remarquables. Il s’agit d’une église du XVIIIe siècle, avec façade en pur style baroque, surmontée d’un ravissant clocheton, faisant partie intégrante de l’ancien Couvent des Sœurs grises s’étalant à front de rue. On peut lire une description détaillée, avec photographie, dans «Le Patrimoine monumental de la Belgique-Wallonie» [...] On remarque ainsi que l’éradication de la chapelle (dont les dimensions sont approximativement de 15 mètres de hauteur sur 20x7) créerait une trouée béante entre ces beaux bâtiments [ndlr. entre le Couvent des Sœurs grises et la demeure dite "Liégeois"].
 
La Ville de Thuin avait reçu gratuitement ce bien et avait initialement l’intention de le transformer en bibliothèque [...]. Mais une nouvelle politique communale a manqué à son devoir en laissant détériorer ce bel immeuble par manque d’entretien.
 
La solution radicale actuelle, la démolition, impensable et inadmissible, est l’aboutissement d’un imbroglio invraisemblable entre les différentes compétences en cette matière. Il y a vraiment urgence, car des solutions importantes sont prises en ce moment. Pourriez-vous, s’il vous plaît intervenir dans cette situation déplorable en usant de tout votre pouvoir pour empêcher ce massacre?
 
Pour être pratique, je vous communique quelques indications: un site Internet existe à ce sujet [...]; un collectif citoyen est en place, mais jusqu’à présent ne semble pas obtenir satisfaction; les différents intervenants et décideurs sont : le ministre et bourgmestre de Thuin, Paul Furlan, le ministre Di Antonio, le ministre Henry, l’Institut du patrimoine wallon… et peut-être quelques autres qui, dans les arcanes de l’administration et de la politique, ne sont pas aisés à identifier.
 
Peut-être, la fondation roi Baudouin pourrait être efficace pour débloquer favorablement ce genre de situation surréaliste?
 
J’ose espérer que vous aurez à cœur de prendre la défense de ce patrimoine wallon et chrétien, témoin de notre vieille civilisation que certains prennent plaisir à éradiquer stupidement.
 
En comptant sur votre soutien pour mener à bien cette noble cause, je vous prie de croire, à ma profonde considération."
 
Michel Conreur

06/01/2013

Résolutions 2013 du C.H.A.T.

Par voie épistolaire, le Centre d'Histoire et d'Art de la Thudinie (C.H.A.T.) a présenté, à ses membres, ses bons voeux et résolutions pour l'année 2013.
 
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
 
Vous n’êtes pas sans savoir que le Conseil communal de Thuin a voté, à l’unanimité moins une voix, en sa séance du 12 novembre dernier, la désignation d’un auteur de projet chargé d’étudier la démolition de la Chapelle des Sœurs grises. Les partis politiques se sont bien gardés d’annoncer ce funeste projet durant la campagne électorale. Or, pour être présentée moins d’un mois après le 14 octobre, cette proposition de décision avait, plus que vraisemblablement, été élaborée auparavant. Nous ne pouvons dès lors que regretter les faux discours, les agendas cachés et les mensonges par omission!
 
En outre, cette étude telle qu’envisagée actuellement et les travaux de démolition qui devraient en découler seront effectués avec l’enveloppe d’un peu plus d’un million d’euros obtenue pour le réaménagement du site. Ne serait-il pas plus judicieux d’utiliser cette somme importante pour le sauvetage de l’édifice plutôt que pour sa démolition? Contrairement à ce qu’affirment certains, une stabilisation du lieu paraît très loin d’être irréaliste.
 
Le C.H.A.T. avec le soutien d’un Collectif citoyen constitué en vue de la sauvegarde de la Chapelle a, il y a déjà plusieurs mois, présenté un réel projet de réaménagement intitulé la Maison de la Thudinie et des Thudiniens. Il s’agit d’un projet d’espace multifonctionnel au profit, entre autres, des mouvements associatifs, des citoyens et des artistes en tout genre. En d'autres termes, cette Maison pourrait être la maison de quartier et des associations ainsi qu'un espace d'exposition temporaire pour les Artistes de Thudinie, les talents locaux, ainsi que notre a.s.b.l. bien entendu... ou, encore, une salle de concert (chorales, Académie de Musique, musique classique, instrumentale...) ou de conférence.
 
Même si nous sommes partie prenante dans ce projet de réaffectation et que nous sommes depuis très longtemps à la recherche d’un espace pour présenter nos collections dans des conditions acceptables, notre association souhaite, avant tout, par cette démarche proposer un projet viable, et par là, sauvegarder un édifice d’importance en Thudinie. En effet, cette chapelle est une trace conséquente qu’a laissée à Thuin la congrégation des Sœurs grises, présente dans notre ville du XVe au XIXe siècle. Consacrée à Sainte Elisabeth de Hongrie, elle est un bel exemple du style baroque du XVIIIe siècle. En effet, elle a été reconstruite à la suite d’un incendie vers 1750 aux frais de l’abbé de Lobbes Théodulphe Barnabé, oncle de la mère supérieure de l’époque, par Jean-Baptiste Chermanne. Il s’agit de la seule œuvre conservée à Thuin de cet architecte qui a, entre autre à son actif, la construction de la Cathédrale Saint-Aubain à Namur, plusieurs châteaux, dont celui de Franc-Waret, et hôtels toujours dans le Namurois, ainsi que diverses églises dans la Région. Jean-Baptiste Chermanne a également été bourgmestre de la ville de Thuin à trois reprises.
 
En 2013, le Centre d’histoire et d’art de la Thudinie restera vigilant aux développements donnés à ce projet par l’administration communale et continuera à s’opposer avec force à sa volonté de démolition. Dans cette lutte et dans l’élaboration concrète du projet de Maison de la Thudinie et des Thudiniens, nous comptons sur le soutien de chacun d’entre vous! D’avance, merci à vous!
 
L’équipe du C.H.A.T.