30/11/2011

Une géographie active au service de l’intérêt général

Interpellée par la mobilisation citoyenne, l'association des géographes diplômés de l'Université de Liège (ALgULg) a souhaité que les démarches entreprises en vue de la sauvegarde de la chapelle des Sœurs grises soient explicitées dans le quatrième numéro de leur bulletin de l'année 2011. Ci-dessous, le texte dont il est question.

"Mi-août 2011, stupeur en Thudinie ! Un bref communiqué de presse annonce que la chapelle Sainte-Elisabeth de Hongrie à Thuin dite «des Sœurs grises» menace de s’effondrer et que des mesures urgentes de sécurisation seront prises. [...]

En enquêtant sur le dossier, nous découvrons que des velléités de démolition totale ont été manifestées dans les années antérieures. Certains y auraient bien vu un parking! Pour l’heure, cette option n’a pas été retenue mais une démolition partielle, pudiquement appelée «déconstruction» par certains édiles, est annoncée : disparition du toit, du clocheton, du fronton et des 60 centimètres supérieurs des murs…

Avec la complicité de François, architecte, nous rédigeons instamment une contre-proposition au Collège communal: démontage limité aux éléments réellement menaçants, proposition de financement, de réaffectation et de support technique.

D’expérience, nous savons que ce courrier ne sera pas diffusé au-delà d’un petit cercle de responsables communaux. Sûrs qu’une communication vers une large audience sera de nature à «protéger» ce joyau du patrimoine thudinien, nous nous lançons dans la création d’un blog.

Certains nous opposent que le sort de la chapelle n’intéresse que les férus du patrimoine. Pour contrer ce propos, tout en restant dans une démarche constructive et positive, nous invitons les ami(e)s de la Thudinie à témoigner, par écrit, de leur attachement à ce bâtiment. En un mois, une cinquantaine de personnes et diverses associations répondent à l’appel. Même si nous sommes convaincus qu’une pétition (d’ailleurs, réclamée par nombre de Thudiniens) ou un courrier-type aurait drainé plus rapidement et massivement les soutiens, nous voulons, à ce stade, éviter le bras de fer.

Pour compléter le dispositif de communication, nous rédigeons un communiqué de presse relayé par les quotidiens locaux, éditons une affiche et publions un appel dans les journaux gratuits.

Cette mise en lumière des menaces planant sur cette chapelle combinée à l’action d’autres acteurs a engrangé un premier résultat. Aujourd’hui, la démolition partielle est abandonnée au profit d’une intervention plus fine et modérée.

Les élus locaux auraient trouvé un investisseur providentiel qui souhaite y développer un hôtel et un restaurant. Echaudé antérieurement par les promesses de promoteurs privés, le collectif citoyen reste vigilant et continue à développer une alternative crédible en cas de faux-bond de cet homme d’affaires. [...]"

Nicolas Mairy

28/11/2011

Soutien d'Inès Leroy

Inès Leroy, historienne médiéviste, historienne de l’art et archéologue, soutient les démarches du collectif citoyen pour la sauvegarde de la chapelle des Sœurs grises. Elle souhaite que soit réalisé une réaffectation à des fins polyvalentes, mais surtout culturelles, de ce bâtiment ancré au cœur de sa ville d’origine.

26/11/2011

Ouverture...

Le 12 novembre dernier, François Joye et Nicolas Mairy, initiateurs du Collectif citoyen, ont rencontré le Bourgmestre en titre de la Ville de Thuin et Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Tourisme. Au terme de cet entretien, celui-ci a convenu qu'il jugeait légitime de donner l'accès aux coordinateurs du mouvement à toutes les pièces du dossier. Il attend d'ailleurs que ceux-ci le tiennent informé de toute piste ou idée qui permettrait d'atteindre la réaffectation de la chapelle des Soeurs grises à Thuin.

Joignant les actes à la parole, dès le 21 novembre, le courrier ci-dessous a été réceptionné.

"[...] Votre courrier du 8 novembre écoulé relatif au dossier "Chapelle des Soeurs grises" m'est bien parvenu et a retenu ma meilleure attention.

Aussi, dans le souci de vous aider le plus efficacement possible, j'ai pris contact avec Madame Dutrieux, secrétaire communale, afin d'attirer son attention sur votre dossier. [...]

Bien entendu, je ne manquerai pas de vous tenir informé des suites qui seront réservées à ma démarche.

En espérant vous avoir été utile dans ce cas précis, je reste à votre entière disposition et vous prie de croire [...] à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

Paul Furlan

24/11/2011

Soutien de Nicolas Elias

Habitant le charmant village de Biercée, Nicolas Elias, infographiste, passionné de photographie et s'adonnant à l'exploration urbaine, a été interpellé par la campagne de sensibilisation autour de la chapelle Sainte-Elisabeth de Hongrie à Thuin.

Pour marquer son adhésion, il a accepté de partager des photos rares... puisqu'elles ont été prises à l'intérieur de l'édifice en septembre 2008. D'une qualité esthétique indéniable, elles témoignent de la splendeur des décorations intérieures. Malgré les dégradations, il y a trois ans encore, l'intérieur de la chapelle conservait quelques éléments artistiques de grande valeur.

Nicolas Elau dispose de son propre site Lost Ground. A voir et à revoir pour les amateurs de lieux tombés dans la désuétude!

22/11/2011

Soutien de Justine Lalot

[...] Certains diront que ce n'est qu'une chapelle... Moi je pense comme beaucoup d'autres que c'est un objet du patrimoine hautement symbolique. J'ai fait mes études à Notre-Dame. A l'époque, j'avais entendu parler de cession de la chapelle à la ville, au franc symbolique...

J'ai nourri des espérances quant à la rénovation. Il avait en effet été question à l'époque d'en faire une salle de réunion et une salle de concert, pouvant être occupée par l'Académie de Thuin. Je suis musicienne, j'ai espéré pendant des années que l'on donnerait enfin les moyens à l'Académie de jouer dans (presque) ses murs. Mais non, les concerts ont toujours eu lieu dans une salle de fêtes impersonnelle à Gozée. J'ai fréquenté d'autres académies, dans d'autres villes, dans toute la Wallonie... Je ne connais pas une ville digne de ce nom qui n'ait pas de salle de spectacle (musique, théâtre, ...) un tant soit peu présentable, avec une acoustique correcte. Je ne connais pas non plus beaucoup d'académies - si petites soient-elles - qui soient obligées de migrer vers d'autres communes à chaque concert ou chaque période d'examen.

Faut-il le rappeler, je remarque également que la culture est toujours le parent pauvre en matière d'aides et de moyens... Est-ce pour cela qu'on a laissé tomber la chapelle ? Si elle avait eu pour vocation d'être transformée en salle de sport, en bar à vin ou en distillerie, aurait-elle bénéficié d'une rénovation et d'aides miraculeuses ?

Partout autour de moi, j'entends que Thuin se targue d'être une ville qui met en valeur son patrimoine... Cette chapelle fait aussi partie du patrimoine: à quoi bon l'avoir rachetée, si c'est pour la démollir ? Œuvrer pour mettre en valeur le patrimoine n'est pas, à mon sens, attendre que ces atouts patrimoniaux tombent en ruine pour prendre des décisions. Cette politique semble pourtant avoir le vent en poupe à Thuin... Normal, me direz-vous, pour une cité de bateliers ? [...]

20/11/2011

Maastricht - église des Dominicains

Ce deuxième exemple de reconversion nous vient de Maastricht où les églises, couvents et autres bâtiments religieux réutilisés foisonnent. Nos voisins du Nord ont indéniablement une longueur d'avance en matière de régénération d'édifices cultuels. Dans le cas qui sera exposé ci-dessous, il s'agit d'une église transformée en librairie!

L'église où se trouve le "Bookshop Selexyz Dominicanen" fut restaurée grâce aux architectes d'intérieur Merkx et Girod, associés aux architectes de Satijnplus. L'église dominicaine est de style gothique. Les éléments religieux, comme les vitraux, les fresques, les tombeaux et l'éclairage ont tous été préservés. Afin de garder la vue depuis le haut de l'église, une "tour des livres" en acier a été édifiée au centre de l'église, sur deux niveaux.

Depuis le deuxième étage de cette tour, on peut admirer les fresques des saints, datant de 1619. Un sous-sol fut construit pour abriter les installations techniques, des toilettes et un espace de stockage. Le choeur est occupé par une cafétéria et ses murs sont utilisés pour les expositions.

D'après Collectif, 2007, Eglises reconverties, pp. 194-201 et site de Merkx + Girod et Satijnplus Architecten

18/11/2011

Soutien d'Ingrid Bardiaux

Chers Membres du Collège communal,

Suite à l’appel lancé par Messieurs François Joye et Nicolas Mairy,  leurs arguments très convaincants, leur séduisant plan de financement et leurs intéressantes propositions financières, ainsi que mon attachement à la ville de Thuin et à son architecture, me poussent à leur accorder mon soutien et à vous demander de les entendre.

Je ne doute pas que vous mettrez tout en œuvre pour sauvegarder et réaffecter la Chapelle des Sœurs grises en étroite collaboration avec les initiateurs du mouvement citoyen.

Veuillez agréer, Chers Membres, l’expression de mes sentiments dévoués.

Ingrid Bardiaux

17/11/2011

Bonne fête à toutes les Elisabeth!

Eh oui ! Le 17 novembre est dédié à Sainte Elisabeth de Hongrie. C’est donc l’occasion idéale pour fêter les lectrices qui se prénomment Elisabeth ou par l’un de ses nombreux dérivés ou diminutifs: Isabelle, Elisa, Elise, Lisa, Lise, Babeth, et autres Betty.
Eglise St-Martin - Peyrehorade (F)

"Quel lien avec la chapelle située à la Grand’Rue à Thuin ?" me direz-vous… Si cet édifice de grande qualité architecturale est communément connu sous le nom de chapelle des Sœurs grises, sa véritable appellation est chapelle Sainte Elisabeth de Hongrie.

Dans le langage courant, le qualificatif de "Sœurs grises" s’est imposé par référence aux premières occupantes du couvent mitoyen qui sont également à l’origine de l’érection de cette chapelle. La présence à Thuin de ces Sœurs est attestée dès la fin du XVe siècle. Hormis une brève interruption entre 1795 et 1803 causée par la Révolution française, elles demeureront dans le couvent jusqu’en 1817 où la relève sera assurée par les religieuses de Notre-Dame.

Calvaire du Bois
du Grand Bon dieu
(D. Mairy, 2011)
La dédicace de la chapelle à Sainte Elisabeth de Hongrie résulte de l’appartenance des Sœurs grises au Tiers-Ordre de Saint-François dont les saints patrons sont, d’une part, Saint Louis, et, d’une part, Sainte Elisabeth de Hongrie.

Une appellation multiple pour les bâtiments religieux est courante. Généralement, l’édifice est nommé selon le saint auquel il est dédié, selon sa localisation ou encore d’après les religieux dont il dépend.

Quelques exemples en Thudinie, l’église Notre Dame del Vaux est celle de la ville-basse de Thuin. L’église de la ville-haute, consacrée à la Sainte-Vierge, est aussi dénommée Notre Dame des Carmes ou Notre Dame du Mont Carmel. Quant au lieu de culte de Leers-et-Fosteau, il s’agit de l’église Saint-Nicolas qui est largement décrite dans l’excellent ouvrage de Maurice des Ombiaux, Le Coq d’Aousse. Mais cela, c'est une autre histoire...

16/11/2011

Soutien de Christine Philippe

Chers membres du Collège communal,

C’est avec plaisir que j’ai appris que la ville et ses concitoyens se mobilisent pour sauver la Chapelle des Sœurs grises.

C’est certes un projet titanesque, mais ne dit-on pas que : «L’union fait la force». Je salue l’investissement et l’élan citoyen de Monsieur Joye et Monsieur Mairy pour leur initiative.

Je vous souhaite de voir ce projet se concrétiser. Dans les pays voisins et plusieurs communes belges, un tel projet fut couronné de succès. J’espère qu’il en sera de même pour la ville de Thuin.

Veuillez agréer, Chers membres du Collège communal, l’expression de mes sentiments distingués.

Christine Philippe

14/11/2011

La belle histoire des Sœurs grises

Trois siècles avant les Filles de la charité, les sœurs grises franciscaines ont consacré leur vie au service des pauvres et des malades, en Belgique et dans le Nord de la France.


L’aventure des Sœurs Grises, c’est une page glorieuse mais trop méconnue de l’histoire du mouvement franciscain. Elle débute au milieu du XIVe siècle et concerne le Nord de la France et la Belgique actuelle.
À cette époque, de nombreux laïcs commencent à savoir lire et développent une vie spirituelle davantage intériorisée. Les femmes participent pleinement à cette évolution et les plus ferventes s’engagent dans de nouvelles formes de vie religieuse: c’est le phénomène bien connu des “béguinages”. D’autres rejoignent les groupes de pénitents situés dans la mouvance des frères mineurs de l’Observance. Progressivement, elles vont adopter la Règle du Tiers-Ordre franciscain, vivre en communauté, émettre les trois vœux et se consacrer au service des malades.
Les premières communautés de ce type apparaissent à Saint-Omer vers 1350 et se répandent très rapidement dans toute la Flandre, mais aussi en Artois et Picardie, puis en Normandie, Lorraine et Ile-de-France. Au total, certainement plus d’une centaine de maisons au début du XVIe siècle, parmi lesquelles on peut citer Ypres, Louvain, Lille, Bruges, Amiens, Rue, Bernay, Neufchâtel-en-Bray, Melun, Ormes ou encore Nancy.
Il ne s’agit pas d’un mouvement centralisé, mais plutôt d’une efflorescence d’initiatives très diverses répondant aux besoins des populations. Si on les appelle communément et globalement “Sœurs Grises”, à cause de la couleur de leur habit, certaines portent le nom de “Sœurs de la Celle”, parce qu’elles soignent des malades contagieux et donc isolés en chambres (celles) individuelles; d’autres sont dénommées “Sœurs de la Faille”, “Sœurs Noires”, Sœurs de sainte Catherine ou encore Sœurs Hospitalières.

“Les Sœurettes” sont vivement appréciéesLeurs activités sont aussi fort variées: prises en charge d’hôpitaux, soins à domicile, participation aux convois funéraires, accueil des mendiants et pèlerins. Les unes vivent de leur travail, les autres quêtent leur subsistance. Le plus souvent, ce sont les responsables locaux qui font appel à ces religieuses. En 1457, les échevins de Montreuil-sur-Mer s’adressent aux “Noires Sœurettes de saint François”, demeurant rue de Lombardie à Saint-Omer, “pour icelles sœurettes vivre en icelle ville de Montreuil en estat de mendicité, en tenant vie de religion et les trois vœux, pour visiter, conforter, servir et admonester du salut de l’âme les personnes malades en icelle ville, tant les pauvres comme les riches.” Tous les témoignages vont dans le même sens, les “sœurettes” sont vivement appréciées des populations.
Tout irait donc pour le mieux, s’il n’y avait pas ces “ultras” de la réforme, genre Olivier Maillard et compagnie. Ces frères “zélés” considèrent qu’une bonne religieuse est une religieuse cloîtrée. Or, nos sœurs grises tiennent fermement à leur statut de religieuses, mais pour remplir leur mission, elles doivent pouvoir sortir de leur couvent. Dès la fin du XVe siècle, les Frères Mineurs ne vont avoir de cesse de cloîtrer les sœurs grises, au prix même du sacrifice de leur vocation. Pour mieux arriver à leurs fins, les Frères font passer certaines de ces hospitalières dans d’autres ordres religieux de la famille franciscaine : nombreux sont les monastères d’Annonciades (Boulogne-sur-Mer), de Clarisses (Lille) et de Conceptionnistes (Aire-sur-la-Lys) qui sont en réalité d’anciens couvents de sœurs grises.

Cette belle histoire a laissé des traces
On pourrait croire la belle histoire terminée, mais ce serait compter sans la Providence. Nos sœurs grises (la plupart cloîtrées) sont encore nombreuses à la fin du XVIIIe siècle. Elles vivent de leurs rentes et tiennent parfois un pensionnat. Après la Révolution, certaines communautés vont renaître et retrouver leur vocation hospitalière. En 1854, sept de ces communautés s’unissent sous le nom de “Franciscaines de Calais”, et futures “Franciscaines missionnaires de Notre-Dame”, une congrégation aujourd’hui répandue dans le monde entier. Et de nouveau elles font merveille: en 1866, le préfet du Pas-de-Calais leur rend officiellement hommage pour leur action pendant l’épidémie de choléra.
Cette belle histoire a naturellement laissé des traces dans le patrimoine. Les chapelles des Sœurs Grises de Rue (début XVIe siècle) et de Saint-Pol-sur-Ternoise (XVIIe, aujourd’hui musée municipal) méritent le détour. Le couvent de Tourcoing (rue d’Havré), pratiquement intact, est en cours de restauration ; il rouvrira l’année prochaine [2004] , à l’occasion de l’opération “Lille, capitale européenne de la culture”.
Plusieurs villes belges conservent également des vestiges d’établissements de Sœurs Grises. À Wisebecq, un faubourg de Brugelette (Hainaut), les anciens bâtiments du couvent abritent aujourd’hui l’institution Sainte-Gertrude, au service des handicapés. Un lieu émouvant, non seulement parce que les pauvres continuent d’y être servis, mais parce que c’est ici qu’en 1483 les déléguées d’une vingtaine de maisons ont élaboré de remarquables statuts – la preuve que ces femmes franciscaines savaient se prendre en charge.

12/11/2011

Main tendue...

Thuin, le 8 novembre 2011


Mesdames et Messieurs les membres du Collège communal,


Concerne : Chapelle des Sœurs grises


Malgré les courriers du collectif citoyen du 30 août, du 10 septembre et du 4 octobre 2011, plusieurs interrogations qui y sont formulées demeurent sans réponse:

  • le soutien à la reconnaissance en SAR de la chapelle des Sœurs grises. Pouvez-vous nous garantir que l’ensemble des forces de la majorité communale considère la reconnaissance en site à réaménager (SAR) de la chapelle des Sœurs grises comme la première priorité parmi les trois sites proposés par la Ville de Thuin à Monsieur le Ministre Henry: à savoir, la salle du centre culturel (place de Thuillies – Thuillies), le site de l’ancien futur internat de l’Athénée (drève des Alliés – Thuin) et la chapelle des Sœurs grises (Grand’Rue – Thuin)? Par ailleurs, dès que la majorité aura affirmé cette primauté de la chapelle des Sœurs grises sur les deux autres sites, nous comptons aussi sur la pleine coopération des partis politiques de la minorité.
  • la participation aux réunions de travail. Une invitation à la réunion du 5 octobre 2011 nous avait été faite avant d’être nébuleusement annulée. Dorénavant, l’un ou l’autre représentant du collectif citoyen sera-t-il convié à l’ensemble des réunions relatives à la sauvegarde de ce patrimoine remarquable?
  • la mise à disposition sans restriction aux études et rapports d’expertises (notamment, ceux du bureau aas3 sprl, de l’IPW, d’IGRETEC). En dépit de nos multiples interpellations, ce point n’a jamais reçu officiellement de réponse de la part du Collège communal. Afin d’affiner les diverses hypothèses de reconversion, le mouvement regroupant associations et citoyens demande toujours l’accès plein et entier aux documents dont la Ville de Thuin dispose et ce, dans les plus brefs délais.
  • l’accès au site. Corollairement à la mise à disposition des multiples expertises, nous sollicitons une nouvelle fois la possibilité d’accéder à l’ensemble du site moyennant les mesures de sécurité nécessaires.
Promoteurs de la démocratie participative, notamment, via la politique des quartiers, la commission consultative communale d’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM), la commission locale de développement rural (CLDR) ou, encore, la future commission locale de rénovation urbaine, le collectif citoyen ne peut croire que ses requêtes puissent rester plus longtemps sans une réponse rapide, positive et enthousiaste du pouvoir local.

En espérant que vous vous inscrirez dans cette démarche citoyenne, participative et coopérative, nous restons à votre disposition pour toute explication complémentaire et vous prions d’agréer nos salutations distinguées.

Pour le collectif citoyen,

Nicolas Mairy                                                                                                                       François Joye

10/11/2011

Editorial du Spantole

Les Artistes de Thudinie, un soutien de la première heure, ont consacré l'éditorial de leur revue "Le Spantole" du quatrième trimestre de 2011 à la chapelle des Sœurs grises. Nous vous en souhaitons une délicieuse lecture...

"On se demande parfois ce que peuvent bien dire, ce que peuvent bien faire des artistes lorsqu’ils se croisent, ou lorsqu’ils se réunissent en assemblée; lors de ces assemblées, notamment, qui passent aisément pour des réunions où le secret est la règle, où se prennent des décisions qui n’ont pas à être justifiées, où les considérations les plus éthérées sur l’art et la beauté s’enchaînent avec l’examen sourcilleux de la trésorerie du trimestre… Et quand ces artistes se rencontrent de manière inopinée? C’est à ces moments-là que se forge leur légende : rieurs, farceurs, grands buveurs, se coupant la parole à coups d’anecdotes, de jeux de mots, de citations savantes, ou griffonnant, sur un bout de table, la phrase qui croient-ils révolutionnera la pensée ou la poésie, traçant les grands traits d’une peinture qui fera taire toutes les critiques, ou amusera la galerie.

Il y a un peu de tout cela, c’est vrai, et à des degrés divers; que ceux qui ont des souvenirs de ces discussions, de ces fêtes improvisées, les fassent revivre et nous les transmettent! Mais cela, c’était pour hier, ce sera pour demain. Aujourd’hui, il n’y a plus guère entre eux qu’un sujet de conversation : la sauvegarde de la chapelle des Sœurs grises, Grand’rue, à Thuin.

Car ce n’est pas seulement un bâtiment historique qui se délite. C’est aussi l’espoir que la ville puisse enfin disposer d’un espace qui lui a cruellement fait défaut jusqu’ici : deux salles d’exposition, l’une, muséale, pour les collections du Centre d’histoire et d’art de la Thudinie, l’autre ouverte aux expositions temporaires… Combien de fois n’avons-nous pas regretté, au sein des Artistes de Thudinie, de ne pouvoir accueillir, chez nous, les travaux de cercles et d’associations avec lesquelles nous avons noué des liens étroits ? Combien d’invitations à exposer n’avons-nous été obligés de décliner, en Wallonie, en France, notamment, parce que la place manquait pour recevoir, à notre tour, ces cercles amis, et exposer leurs œuvres ?

Il y a bien là une carence que la Ville de Thuin, qui a pour l’instant réussi une grande part des objectifs touristiques et culturels qu’elle s’était fixés, doit absolument combler.

Bien sûr, le défi est de taille. Les enjeux énormes. Mais, à voir la mobilisation des habitants, des groupes, l’intensité de la campagne en faveur de la préservation de cette chapelle, les implications bénévoles, la réflexion en profondeur sur sa future destination, l’éventail des solutions proposées, les pistes de concrétisation, on peut déjà affirmer que la première étape du processus de sauvegarde a été brillamment franchie. Et nous nous réjouissons sans réserve des premières mesures de protection qui viennent d’être prises par l’administration.

Car c’est d’abord de cela qu’il s’agit : sauver de la destruction un bâtiment classé, un édifice marquant dans le paysage thudinien. Tant mieux si sa réhabilitation se fait au profit de la vie culturelle de la ville et de la région, et débouche enfin sur la création d’un Musée d’histoire de la Thudinie… Mais, au-delà de ce rêve, tout projet qui permettra de conserver son caractère à la chapelle sera accueilli avec soulagement. Il va de soi que nous relaierons toute initiative qui ira dans ce sens, notamment en participant ou en organisant les manifestations destinées à alimenter toute forme de dons."

Les Artistes de Thudinie

09/11/2011

Soutien d'Helena et Jean-Claude Langlet

Nous estimons qu'il est indispensable pour la conservation du patrimoine de notre belle ville de Thuin que la chapelle des soeurs grises soit restaurée. Une démolition serait catastrophique.

Pourquoi ne pas en faire une salle culturelle (conférences, concerts, expositions)? Pourquoi pas avec le concours d'un mécénat privé?

Nous sommes de tout coeur avec les dévoués qui mènent le combat pour ce sauvetage.

Helena et Jean-Claude Langlet

08/11/2011

Le centre ancien de Thuin, une zone protégée depuis 1976

 Le 13 décembre 1976, justifié par le caractère exceptionnel du centre historique de la ville de Thuin, les autorités de l'époque ont pris un arrêté royal édictant un règlement général sur les bâtisses applicable aux zones protégées de certaines communes (dont Thuin) en matière d'urbanisme (art. 393 à 405 du C.W.A.T.U.P.E.).

Ce règlement énonce une série de lignes directrices qui visent à protéger la physionomie des zones protégées. C'est ainsi qu'il stipule, notamment, que:
  • les fronts de bâtisse doivent être maintenus dans leur état de fait actuel [1976];
  • les façades des immeubles sis à front de rues, ruelles ou impasses doivent être maintenues en harmonie avec la zone à sauvegarder;
  • tout nouvel emplacement de parcage à ciel ouvert sera recouvert de pavés;
  • etc.
Le 30 août 2006, le Ministre de l'Aménagement du Territoire a précisé ce périmètre qui concerne essentiellement le haut de la ville ainsi que son versant sud.

07/11/2011

Soutien de Michel Conreur

Michel Conreur, historien et prolifique auteur, nous livre quelques-unes de ses impressions et réflexions.

Lorsque la grand-rue a été fermée à la circulation, au cours de cet été 2011, et que des échafaudages ont été placés contre la jolie chapelle des sœurs grises, j’ai cru qu’enfin, après une quinzaine d’années, l’administration de Thuin se préoccupait du sort de ce bâtiment qui lui avait été offert. Je me réjouissais de l’événement en espérant aussi que la vieille église du Val, dont la toiture menace de s’effondrer, trouverait elle-même une solution heureuse. Mais j’ai dû vite déchanter.

La rumeur courut bientôt dans la ville que le fronton de la vénérable église dédiée à sainte Elisabeth de Hongrie pourrait être purement et simplement démoli, voire la chapelle elle-même. Sachant que ce bâtiment était classé et mis sous la protection de l’organisme des monuments et sites, j’ai reçu cette information comme un bobard stupide. Et pourtant, les choses se précisant aujourd’hui, c’était vrai ! Certains y ont pensé ! Je le constate avec stupeur ! Le danger serait passé, paraît-il, mais la destination que l’on veut apporter à cette petite église trois fois centenaire n’est pas moins répréhensible : un hôtel-restaurant ! La tarte à la crème pour se débarrasser de ce bien ! Avec tous les projets d’hôtels-restaurants envisagés depuis quelques décennies, la ville haute devrait être le plus grand centre touristique de Wallonie. Et qu’en est-il ? Voyons dans quel état de délabrement se trouve la grand-rue, aujourd’hui désertée par la plupart des commerces qui existaient encore dans les années soixante. Mais n’insistons pas.

De toute façon, cette jolie église, encastrée dans un magnifique ensemble de bâtiments du XVIIIe, avec sa façade caractéristique de cette époque raffinée et son remarquable cloître intérieur, dans le cadre d’une école secondaire en pleine expansion, ne peut convenir pour un commerce privé, quel qu’il soit. Ces lieux de mémoire qui ont vu passer des générations de personnes charitables dévouées à tous les malades de la ville sont parties intégrantes de l’histoire de Thuin et doivent demeurer dans le domaine public.

Rappelons que, lorsque la ville a accepté ce cadeau (qui n’était pas, comme je l’ai lu, empoisonné), il était destiné à recevoir une bibliothèque ou un centre culturel. Seul, un projet de ce type est raisonnable et respectueux de ces murs : il faut absolument y revenir. Et l’argent ? Nos responsables politiques décrochent des subsides pour des projets qui ne paraissent pas toujours d’une grande nécessité ! Alors pourquoi pas pour sauver ce monuments qui fait partie du paysage de Thuin depuis des siècles et auquel les Thudiniens tiennent beaucoup ?

05/11/2011

Il y a 22 ans...

Cette photographie a été prise le 5 novembre 1989 et nous a été transmise par Monsieur Christian Delbruyere. Qu'il en soit ici remercié.

Si quelques outrages du temps sont visibles, la chapelle avait encore extérieurement fière allure.

03/11/2011

Soutien de Michel Cotton

[...] Je suis pour la restauration de la chapelle des soeurs grises, qui est un des beaux bâtiments de la
ville de Thuin, ce serait une erreur pour moi de ne pas le sauvegarder. Je crois que ce serait bien de réfléchir à sa destination future en terme d'utilité.

Michel Cotton

02/11/2011

Du caractère exceptionnel de la chapelle des Soeurs grises...

La conservation de la chapelle des Sœurs grises nous paraît comme légitime pour de multiples raisons :
• la haute valeur patrimoniale. Le 5 avril 1972, les instances de la Communauté française se basant sur l’avis d’un panel d’experts ont reconnu l’intérêt particulier de cet immeuble en le classant comme monument "en raison de sa valeur artistique". Dès lors, si des choix dans la politique d’investissement patrimonial de la Ville de Thuin doivent être posés, il est logique de privilégier les sites les plus remarquables;

• une zone protégée. Des remparts du Nord aux pieds des Jardins suspendus, cette aire a été consacrée, le 13 décembre 1976, par les autorités nationales devenues régionales comme une zone protégée dans laquelle s’applique un règlement général sur les bâtisses. Ceci témoigne du caractère exceptionnel de cette portion du centre-ville de Thuin, caractère auquel contribue la chapelle;

• une structure médiévale. Une large part du parcellaire urbain de la ville-haute a été hérité du Moyen-Âge. La démolition de la chapelle est de nature à porter atteinte à cette structure et amoindrir la trame urbaine et médiévale;

• le développement touristique. Depuis plus de deux décennies, le pouvoir communal s’est engagé dans une politique dynamique de développement du tourisme en Thudinie. L’absence de rénovation du bâtiment ayant appartenu aux Sœurs grises [...] entre en contradiction flagrante avec la stratégie touristique de l’entité;

• la rénovation urbaine. Conscient de la décrépitude de cette partie de la ville, les autorités thudiniennes ont décidé d’actionner l’outil appelé « rénovation urbaine » (art. 173 du C.W.A.T.U.P.E.) qui vise à donner un nouveau souffle au territoire concerné, notamment, en y réhabilitant du logement, créant des espaces verts, améliorant des bâtiments destinés aux commerces ou à des activités de service. La rénovation de la Chapelle des Sœurs grises entre parfaitement en résonnance avec l’opération de rénovation urbaine;

• la restauration du patrimoine. Via les fonds européens, le Beffroi et une partie des Jardins suspendus ont pu être restaurés. La place du Chapitre a été réaménagée grâce à une opération de revitalisation urbaine (art. 172 du C.W.A.T.U.P.E.). L’Hôtel de Ville a également connu une renaissance. La régénération de la chapelle viendra compléter et renforcer cet effort de renouveau du patrimoine dans la partie médiévale de la ville.

Vous pouvez lire tous les arguments dans le billet intitulé "Appel au Collège communal".

01/11/2011

Soutien de Renée Delhaye-Deryker

Renée Delhaye-Deryker a tenu à manifester son total soutien et à se joindre aux démarches entreprises par le collectif citoyen en vue de sauvegarder, réhabiliter et réaffecter la chapelle Sainte-Elisabeth de Hongrie, souvent appelée chapelle des Soeurs grises.