30/11/2011

Une géographie active au service de l’intérêt général

Interpellée par la mobilisation citoyenne, l'association des géographes diplômés de l'Université de Liège (ALgULg) a souhaité que les démarches entreprises en vue de la sauvegarde de la chapelle des Sœurs grises soient explicitées dans le quatrième numéro de leur bulletin de l'année 2011. Ci-dessous, le texte dont il est question.

"Mi-août 2011, stupeur en Thudinie ! Un bref communiqué de presse annonce que la chapelle Sainte-Elisabeth de Hongrie à Thuin dite «des Sœurs grises» menace de s’effondrer et que des mesures urgentes de sécurisation seront prises. [...]

En enquêtant sur le dossier, nous découvrons que des velléités de démolition totale ont été manifestées dans les années antérieures. Certains y auraient bien vu un parking! Pour l’heure, cette option n’a pas été retenue mais une démolition partielle, pudiquement appelée «déconstruction» par certains édiles, est annoncée : disparition du toit, du clocheton, du fronton et des 60 centimètres supérieurs des murs…

Avec la complicité de François, architecte, nous rédigeons instamment une contre-proposition au Collège communal: démontage limité aux éléments réellement menaçants, proposition de financement, de réaffectation et de support technique.

D’expérience, nous savons que ce courrier ne sera pas diffusé au-delà d’un petit cercle de responsables communaux. Sûrs qu’une communication vers une large audience sera de nature à «protéger» ce joyau du patrimoine thudinien, nous nous lançons dans la création d’un blog.

Certains nous opposent que le sort de la chapelle n’intéresse que les férus du patrimoine. Pour contrer ce propos, tout en restant dans une démarche constructive et positive, nous invitons les ami(e)s de la Thudinie à témoigner, par écrit, de leur attachement à ce bâtiment. En un mois, une cinquantaine de personnes et diverses associations répondent à l’appel. Même si nous sommes convaincus qu’une pétition (d’ailleurs, réclamée par nombre de Thudiniens) ou un courrier-type aurait drainé plus rapidement et massivement les soutiens, nous voulons, à ce stade, éviter le bras de fer.

Pour compléter le dispositif de communication, nous rédigeons un communiqué de presse relayé par les quotidiens locaux, éditons une affiche et publions un appel dans les journaux gratuits.

Cette mise en lumière des menaces planant sur cette chapelle combinée à l’action d’autres acteurs a engrangé un premier résultat. Aujourd’hui, la démolition partielle est abandonnée au profit d’une intervention plus fine et modérée.

Les élus locaux auraient trouvé un investisseur providentiel qui souhaite y développer un hôtel et un restaurant. Echaudé antérieurement par les promesses de promoteurs privés, le collectif citoyen reste vigilant et continue à développer une alternative crédible en cas de faux-bond de cet homme d’affaires. [...]"

Nicolas Mairy