05/10/2011

Réaction du Collège communal

Près d'un mois après notre appel au Collège, celui-ci nous répond via un courrier-type adressé à tous les amis de la Thudinie qui se sont inquités du sort incertain de la Chapelle Saint-Elisabeth de Hongrie. Il nous a semblé indispensable d'y apporter quelque éclairage via un courrier de réponse.

Monsieur,

Nous avons pris bonne note de vos inquiétudes quant aux bruits de démolition de la Chapelle des Sœurs Grises.

Nous tenons à vous affirmer que la volonté du Collège est bien de maintenir cet édifice repère dans la structure urbaine de la Ville Haute. Il est vrai que dans le cadre d’impératifs de sécurité publique, une démolition partielle a été un temps envisagée. Vous comprendrez que la protection de nos concitoyens doit primer sur tout.

Suite à l’avis d’experts et à une analyse détaillée de la situation, cette solution est actuellement écartée. Notre action sera donc la suivante.

En suivi de la sécurisation de l’échafaudage extérieur (qui constituait le premier élément d’insécurité), un certificat de patrimoine a été ouvert auprès de l’Institut du Patrimoine Wallon. Les conclusions de la première réunion de ce 6 courant [septembre] mettent en évidence la nécessité de réaliser dans l’urgence : d’une part, le démontage de ce qui menace réellement chute (pierres d’encorbellement, partie supérieure du fronton) et d’autre part, la protection de l’édifice pour deux hivers.

Une fois le certificat de patrimoine clôturé, nous entamerons en 2012-2013 les travaux visant à restaurer l’enveloppe du bien, en remplaçant les éléments démontés antérieurement, sous couvert d’un subside de la Restauration.

Comme certains nous l’ont à juste titre fait remarquer, il est vain de vouloir restaurer un édifice sans décider de son affectation. Aujourd’hui, c’est donc bien la réaffectation de la Chapelle qui pose débat.

Certaines fonctions ont été envisagées (bibliothèque, salle de spectacle,…) mais ne sont pas réalistes, ni envisageables. Ainsi, l’Institut du Patrimoine Wallon a dernièrement chiffré la transformation du bien en une salle polyvalente au rez-de-chaussée (exposition, réfectoire,…) et une maison de quartier aux étages : ce projet coûterait à la Ville jusqu’à 5x le montant de la construction de la maison de quartier de Biercée !

De plus, n’oublions pas que la Chapelle n’est pas le seul élément patrimonial remarquable de notre Ville à préserver ou à sauver, loin de là ; les budgets, qu’ils soient au niveau local ou régional, ne sont pas extensibles.

S’il est de la responsabilité d’un Collège de protéger le patrimoine de la Ville, il doit également maintenir les finances communales en équilibre, investir dans les écoles et les voiries comme le réclame la population dans sa globalité. Et malgré une solidarité des communes qui composent Thuin, le Collège doit veiller à ce qu’un investissement n’hypothèquent pas d’autres investissements qui toucheraient tous les Thudiniens et pas seulement les habitants de la Ville Haute.

Aussi, à ce jour, nous poursuivons les discussions avec un investisseur privé désireux de transformer la Chapelle en un restaurant associé à un hôtel. Cette fonction, nous ne sommes pas à même de la développer sous seing public mais elle nous séduit de par son adéquation avec le développement touristique de la Ville.

Soyez assuré que nous sommes à la recherche d’une solution qui contribue à sauver la Chapelle, mais aussi à l’intégrer dans un développement socio-économique global de notre belle entité.

Nous ne manquerons pas de vous informer de l’évolution de ce dossier et nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos meilleures salutations.

Le Bourgmestre f.f.,

Philippe Blanchart
Député fédéral